Êtes-vous vraiment allergique à la pénicilline?
À la question «avez-vous des allergies à un médicament», répondez-vous «oui, à la pénicilline» parce que votre mère vous a dit que vous aviez eu des plaques rouges sur le corps quand vous en avez pris à 8 ans pour une otite? Saviez-vous que l’allergie à la pénicilline disparaît souvent avec le temps? Que de nombreuses personnes croient, à tort, qu’elles sont allergiques à cet antibiotique? S’agit-il d’une véritable allergie ou d’une simple réaction indésirable au médicament?
Les vraies réactions allergiques comptent pour moins de 10% des réactions médicamenteuses. Plusieurs recherches ont montré qu’environ 90% des personnes qui se disent allergiques à la pénicilline ne réagissent aucunement à cet antibiotique lorsqu’on leur fait passer un test d’allergie.
Puisque les allergies peuvent être très graves, il est toutefois essentiel de les distinguer des autres effets indésirables, notamment parce qu’une personne ayant fait une réaction allergique à un médicament peut aussi réagir à tous les médicaments de la même famille.
La réaction ne survient habituellement pas lors de la première administration
Lorsqu’il y a réaction allergique, le système immunitaire réagit de façon excessive à une substance, le médicament, qu’il perçoit comme une menace. La réaction ne survient habituellement pas lors de la première administration du produit. Lors des premiers contacts, le corps se sensibilise, c’est-à-dire qu’il fabrique des anticorps afin de réagir rapidement lors de la prochaine exposition au médicament. Ainsi, lors de la prochaine exposition, des jours ou des années plus tard, le corps réagira promptement en produisant beaucoup d'anticorps, lesquels vont libérer des médiateurs de l'allergie, comme l'histamine, qui sont à l'origine des symptômes caractéristiques d’une réaction allergique.
Des effets secondaires qui peuvent être confondus avec l'allergie
Les signes les plus communs d’allergie sont des réactions cutanées allant d’une légère éruption cutanée aux plaques d’urticaire rouge feu. Les réactions plus graves peuvent aussi causer de l’enflure au niveau du visage, de la difficulté à respirer et des étourdissements. Un médicament peut, bien que rarement, causer un choc anaphylactique, une réaction allergique extrêmement grave où la pression sanguine peut chuter rapidement et la gorge enfler, empêchant alors le passage de l’air.
Les nausées, les vomissements, les diarrhées, la douleur musculaire, la fatigue, le mal de tête et la somnolence observés lors de la prise d’un antibiotique ne sont habituellement pas signes d’une allergie, mais bien d’une réaction indésirable au médicament.
Par ailleurs, les effets indésirables de la pénicilline peuvent être confondus avec une réaction allergique. Par exemple, certaines personnes pensent être allergiques à la pénicilline parce qu’elles ont eu des rougeurs sur le corps ou des vomissements lorsqu’elles ont pris cet antibiotique. Ces effets, bien qu’indésirables, ne sont pas nécessairement synonymes d’allergie.
Si vous présentez une réaction à un médicament, contactez votre pharmacien ou votre médecin qui pourront vous indiquer s’il s’agit d’une allergie ou non et si vous devez poursuivre le traitement. Si on soupçonne une allergie à la pénicilline par exemple, on pourra vous faire subir un test cutané d’allergie pour la confirmer.
Si vous êtes allergique à un médicament, il faut toujours le mentionner aux professionnels de la santé afin qu’ils évitent l’usage de ce produit et des composés apparentés. Il est prudent d’identifier cette allergie sur votre carte d’assurance-maladie ou de porter un bracelet de type Medic-Alert, car ce sont parmi les premiers éléments recherchés par les secouristes avant de vous transporter à l’hôpital. Ce petit geste tout simple pourrait vous sauver la vie.