« Baby blues » ou dépression post-partum? Quelle est la différence?
Pour la majorité des femmes, donner naissance à un enfant est une expérience très intense, tant du point de vue physique qu'émotionnel. Il est donc naturel pour un grand nombre de nouvelles mamans d'éprouver des sautes d'humeur après l'accouchement et de se sentir heureuses et tristes à la fois. Ces sentiments sont parfois appelés « baby blues » ou « syndrome du troisième jour » et la plupart du temps, ils disparaissent environ 10 jours après l'accouchement. Cependant, certaines femmes peuvent souffrir d’une dépression profonde et continue qui dure beaucoup plus longtemps. Celle-ci, qu’il ne faut pas confondre avec le « baby blues », se nomme dépression post-partum.
Malgré le fait que la dépression post-partum soit connue depuis longtemps, elle continue d'être mal diagnostiquée. En fait, elle est reconnue comme étant la complication reliée à la grossesse et à l’accouchement la plus sous diagnostiquée en Amérique. Ces faits sont troublants compte tenu qu’il s’agit d’une maladie qui se traite avec succès.
Symptômes
Il est important d'identifier et de reconnaître les symptômes d'une dépression post-partum le plus tôt possible pour assurer une bonne efficacité du traitement. Cependant, ceci peut s'avérer difficile car les sentiments dépressifs sont souvent accompagnés de sentiments de peur intenses et irrationnels. Les femmes atteintes de cette maladie peuvent avoir le sentiment d'être de mauvaises mères et hésiter à demander de l'aide.
Les chercheurs ont identifié trois types de problèmes affectifs qui suivent l’accouchement : le « baby blues », la dépression post-partum et la psychose post-partum.
« Baby blues »
Le « baby blues » est la forme la plus légère de désordre affectif suivant un accouchement. Il se présente habituellement entre 1 à 3 jours après l'accouchement et se manifeste par de la tristesse, de l'irritabilité, de la difficulté à dormir, des changements d'humeur et un sentiment de vulnérabilité. Ces « blues » peuvent durer plusieurs semaines et on estime que 50 % à 80 % des mères les éprouvent.
Dépression post-partum
La dépression post-partum est une atteinte plus sévère que le « baby blues ». Les femmes qui en sont atteintes présentent à la fois des signes physiques et psychologiques : découragement, tendance à pleurer constamment, culpabilité, anxiété, irritabilité, désintérêt envers son enfant, difficulté à dormir, maux de tête, engourdissement, respiration rapide, etc.
On estime qu’environ 17 % des femmes développent une dépression post-partum. Elle peut se présenter à n'importe quel moment au cours des 6 mois qui suivent l'accouchement et peut persister pendant plusieurs mois et même un an (4 % des cas).
Psychose post-partum
La psychose post-partum est un trouble relativement rare. Les symptômes comprennent un désarroi extrême, de la fatigue, de l'agitation, des changements brusques d’humeur, des sentiments de désespoir et de honte, des hallucinations ou de la manie. Les études indiquent qu'elle se présente dans moins de1 % des accouchements et, le plus souvent, dans les 3 premiers mois.
La cause exacte de la dépression post-partum est inconnue. Les changements hormonaux qui se manifestent pendant la grossesse et après l'accouchement sont des facteurs probables. Les chercheurs estiment que l'âge maternel, les attentes en matière des fonctions maternelles, le degré de soutien social pour la nouvelle maman ainsi que des antécédents de dépression pourraient aussi être des facteurs qui entrent en ligne de compte. Il n'existe pas qu'un seul et unique élément déclencheur. On estime que la dépression post-partum résulte de nombreux facteurs complexes autant biologiques que psychologiques et sociaux.
Traitement
Les méthodes utilisées pour traiter la dépression post-partum comprennent la psychothérapie, les réseaux de soutien et la médication (les antidépresseurs). Bien que le traitement idéal combine les 3 méthodes, la psychothérapie uniquement s'est avérée un traitement efficace et un choix acceptable pour les femmes qui souhaitent éviter de prendre des médicaments pendant l'allaitement.
Peu importe la nature ou l’importance du problème émotif dont souffre la nouvelle maman, il est essentiel de bâtir autour d’elle un réseau de support autant professionnel que familial afin qu’elle ait toute l’aide désirée sinon celle requise.