Hypocondrie : quand la peur de la maladie devient une maladie
Avec l’accessibilité de l’information, nous sommes nombreux à chercher des données médicales sur Internet. Évidemment, ce qu’on y trouve n’est pas toujours véridique et crédible, il faut donc faire la part des choses.
Si vos recherches vous prennent trop de temps ou que vous êtes constamment préoccupé par votre santé, vous pensez peut-être que vous êtes hypocondriaque. Est-ce réellement le cas?
Qu’est-ce que l’hypocondrie?
On définit souvent l’hypocondrie comme étant la peur d’être malade. Ce n’est pas tout à fait faux, mais l’hypocondrie, c’est un peu plus que ça.
En fait, c’est la crainte excessive d’être atteint d’une maladie grave. Bien souvent, la personne hypocondriaque interprète mal certains symptômes. Celle-ci mettra aussi en doute les bilans et examens médicaux.
S’inquiéter pour sa santé ou pour celle de ses proches est normal, jusqu’à un certain niveau. En effet, dans la définition de l’hypocondrie, on retrouve le terme « excessif ». Si les craintes ne sont pas hors norme, c’est normal. Si l’anxiété générée par ces craintes devient trop importante, c’est là qu’on parle d’hypocondrie.
Quels sont les symptômes?
L’hypocondrie peut se manifester par plusieurs comportements comme :
- Analyser fréquemment son corps à la recherche de signe de maladie
- S’inquiéter intensément du fait d’être atteint d’une maladie
- Être convaincu qu’un symptôme bénin est signe d’une maladie grave
- Passer beaucoup trop de temps à faire des recherches en ligne concernant la maladie, aussi nommé « cyberchondrie »
- Multiplier les consultations médicales.
Certains symptômes reliés au stress et à l’anxiété peuvent aussi se manifester. On peut notamment penser à :
- Des troubles du sommeil
- Une diminution de l’appétit
- Des difficultés de concentration
- De l’irritabilité ou même de la colère
- De l’isolement.
Qui sont les personnes à risque d’être hypocondriaques?
Les personnes anxieuses et celles qui ont un imaginaire développé sont les plus prédisposées. Les personnes hypersensibles ainsi que ceux ayant vécu une expérience traumatisante en lien avec une maladie ou la mort sont aussi à risque.
Quoi faire si on est hypocondriaque?
L’adoption de saines habitudes de vie est la base du traitement des hypocondriaques. En effet, comme de mauvaises habitudes de vie peuvent entrainer des dérèglements du corps, les hypocondriaques pourraient interpréter cela comme étant les symptômes d’une maladie.
La pratique d’activité physique fait partie des saines habitudes de vie, mais peut aussi être extrêmement bénéfique au niveau du contrôle de l’anxiété. Dans le même ordre d’idée, des exercices de relaxation peuvent avoir un effet bénéfique sur la gestion du stress.
Afin de mieux vivre avec de l’anxiété, il existe des moyens à mettre en place :
- Accordez-vous des petits plaisirs
- Restez en contact avec des gens qui vous font du bien
- Limitez les facteurs qui vous causent du stress
- Posez vos limites.
Comment agir avec un proche hypocondriaque?
Savoir comment interagir avec un proche hypocondriaque n’est pas chose facile. Il est normal de se sentir impuissant ou même frustré, ça ne fait pas de vous une mauvaise personne. La personne a besoin de soutien et non pas de se sentir jugée.
Sachez qu’il est inutile de contester l’angoisse de la personne hypocondriaque, mais vous pouvez tenter de lui expliquer que les symptômes pour lesquels il s’inquiète sont probablement explicables autrement.
Quand consulter?
Lorsque la situation est incontrôlable et que les comportements liés à l’hypocondrie impactent de façon importante les activités de la vie quotidienne, il devient nécessaire de consulter un(e) professionnel(le) de la santé.
Une thérapie cognitivo-comportementale est un traitement conseillé. Si la thérapie n’était pas suffisante, un traitement médicamenteux pourrait être tenté. Toutefois, les effets secondaires des médicaments pourraient avoir le résultat paradoxal de renforcer l’angoisse et les inquiétudes.
Et la COVID dans tout ça?
La pandémie de la COVID-19 nous a plongé dans une réalité bien particulière, plutôt loin de la normalité à laquelle nous étions habitués. Cette situation peut affecter les gens autant sur le plan physique que sur le plan psychologique.
Il est normal de se sentir insécure face au virus et à sa propagation. Cependant, si ces craintes prennent trop d’importance dans votre quotidien, il est important d’en parler. Plusieurs ressources sont disponibles afin de vous accompagner. Le service Info-social 811 est une porte d’entrée pour trouver de l’aide, il ne faut pas hésiter à l’utiliser.
Si vous avez des questions, particulièrement si cela est en lien avec vos médicaments, n’hésitez pas à en discuter avec votre pharmacien(ne).