Trop de vitamines?
Chaque matin, de nombreuses personnes en santé prennent une ou plusieurs vitamines, généralement dans l’espoir de prévenir certaines maladies. Dans une société comme la nôtre, il est toutefois rare de souffrir d’une carence vitaminique, à moins de présenter un problème de santé particulier. Dans ces circonstances, ces produits sont-ils vraiment nécessaires? Peuvent-ils nuire à la santé?
Certaines vitamines sont hydrosolubles (les vitamines B et C) alors que d’autres sont liposolubles (notamment, les vitamines A, D, E et K) . Prises en trop grande quantité par rapport aux besoins réels du corps, les vitamines hydrosolubles seront éliminées par les reins alors que les liposolubles s’accumuleront dans les graisses et le foie et pourraient atteindre des concentrations toxiques.
Certaines études ont évalué l’effet de la prise de multivitamines sur différentes maladies. Des chercheurs américains ont ainsi montré récemment que les hommes qui prennent une quantité importante de multivitamine (plus de 7 comprimés par semaine) seraient plus à risque de cancer de la prostate, surtout s’ils prennent aussi du sélénium, du bêta-carotène ou du zinc ou s’ils ont des antécédents familiaux de ce type de cancer. Une analyse de 47 études par des chercheurs danois avait montré il y a quelques mois que la consommation de vitamine A, E ou de bêta-carotène pourrait augmenter le risque de mortalité de 5 %.
Il est donc évident que les vitamines ne sont pas des produits inoffensifs qui peuvent être consommés sans discrimination. Avant de prendre une multivitamine, il est nettement préférable de faire le bilan de son alimentation afin de déterminer si nos apports alimentaires sont suffisants. D’ailleurs, augmenter sa consommation de fruits et légumes riches en vitamines est préférable à la prise d’une multivitamine puisque ces aliments ont l’avantage de fournir aussi d’autres nutriments essentiels à la santé, notamment des fibres.
Un groupe de personnes fait cependant exception à cette règle : les femmes enceintes ou qui désirent le devenir. Celles-ci devraient en effet prendre un supplément d’acide folique chaque jour dès qu’elles cessent leur moyen de contraception jusqu’à la naissance du bébé afin de prévenir des anomalies du tube neural, notamment le spina bifida.