Une « vasectomie » réversible?
Des essais cliniques d’un dispositif qui se veut une alternative réversible à la vasectomie sont étendus aux États-Unis après l’intérêt suscité par ce nouveau mode de contraception présentement à l’étude. Le dispositif, inséré via une petite incision au scrotum, consiste en deux minuscules bouchons de silicone qui empêchent les spermatozoïdes de migrer hors des testicules.
Dans une étude pilote à laquelle 30 hommes ont participé, ce nouveau moyen de contraception s’est révélé efficace. Des études chez le singe ont aussi montré qu’il était réversible. Des tests menés sur une longue période de temps sont maintenant nécessaires pour savoir si l’efficacité du dispositif perdurerait pendant des années plutôt que des mois.
La vasectomie traditionnelle (où l’on coupe les deux canaux déférents qui relient les testicules au pénis) est conçue pour produire une contraception permanente. Elle peut être renversée chez certains hommes au coût d’une chirurgie, mais les chances de grossesse chute de 10 % pour chaque année au cours de laquelle l’homme était vasectomisé. Le retrait du nouveau dispositif est beaucoup plus simple que de renverser une vasectomie, cependant seul le temps nous dira si ce même phénomène se produit avec le nouveau dispositif. La principale inquiétude avec ce type de contraception est la formation de pression derrière le bouchon, ce qui pourrait altérer la production de spermatozoïdes dans les testicules. Des chercheurs en Chine travaillent d’ailleurs sur un bouchon qui serait plutôt constitué de mailles, laissant ainsi passer une faible quantité de spermatozoïdes. Ceux-ci seraient trop rares pour permettre une grossesse. En prévenant la formation de pression, on pourrait peut-être mieux préserver la fertilité future de l’homme.
À l’heure actuelle, les couples disposent de plusieurs options de contraception, mais seulement deux (la vasectomie et le condom) sont de la responsabilité des hommes. Il semble toutefois que bien des hommes seraient prêts à jouer un rôle plus actif dans la contraception.
On mène aussi des recherches afin de mettre au point un contraceptif hormonal masculin similaire à la pilule ou aux implants féminins. Mais ces contraceptifs hormonaux agissent sur tout l’organisme et peuvent avoir des effets indésirables. Les chercheurs tentent donc de trouver des méthodes de contraceptions peu invasives, non hormonales, localisées et réversibles. Tout un défi, pour lequel plusieurs années de recherches seront encore nécessaires.