Publié le 21 octobre 2016 à 14:42 / Mis à jour le 13 avril 2021 à 16:52

L’incontinence urinaire se définit comme une perte involontaire d’urine en quantité suffisante pour constituer un problème hygiénique et social. Elle résulte soit d’un dysfonctionnement des muscles qui soutiennent les conduits urinaires, soit d’une anomalie neurologique affectant la vessie. Chez les femmes de 60 ans et plus, autonome et en bonne santé, 35 % présentent une incontinence urinaire d’intensité légère à modérée, alors que ce pourcentage est d’environ 17 % chez les hommes.

Qu’elle soit légère ou grave une incontinence urinaire non traitée entraîne des conséquences nombreuses et importantes, que ce soit au niveau des activités physiques, sociales, sexuelles ou professionnelles. Les pertes urinaires sont également associées à plusieurs problèmes psychosociaux, les personnes touchées pouvant devenir anxieuses et déprimées avec le temps et avoir tendance à s’isoler. De plus, certaines formes d'incontinence peuvent causer des infections urinaires récurrentes, des plaies, des rougeurs ou des infections de la peau. Chez la personne âgée, les risques de chute augmentent substantiellement, car l’urgence de la miction force souvent à se précipiter aux toilettes.

Facteurs de risque

Les femmes courent deux fois plus de risques d’incontinence en raison de leurs caractéristiques anatomiques, des grossesses et des accouchements qui affaiblissent la musculature pelvienne ou encore de la ménopause, qui entraîne une diminution des hormones sexuelles. Les personnes âgées risquent également de devenir graduellement incontinentes au fur et à mesure que les muscles situés autour des conduits urinaires perdent tonus et efficacité.

Par ailleurs, plusieurs maladies peuvent mener à l’incontinence, notamment l’hyperplasie bénigne de la prostate, la bronchite chronique, les infections urinaires récurrentes, le cancer de la vessie ou les affections neurologiques, comme le Parkinson ou l’Alzheimer.

Certains facteurs de risques sont modifiables, c’est-à-dire qu’on peut améliorer ou régler le problème par un changement des habitudes de vie. Ces facteurs revêtent une importance majeure, car une bonne maîtrise de ces derniers peut être suffisante pour venir à bout d’une incontinence légère. Parmi ceux-ci, l’obésité occupe une place importante. On estime qu’un excès de poids triple le risque de souffrir d’incontinence, de par l’augmentation de la pression exercée sur la vessie. Le tabagisme, la constipation, l’anxiété, l’abus d’alcool ou de caféine constituent d’autres facteurs de risque modifiables. Finalement, il faut savoir que certains médicaments peuvent causer ou aggraver une incontinence urinaire. Les diurétiques, souvent utilisés pour la maîtrise de la pression artérielle ou de l’oedème périphérique, en sont un bon exemple.

Différents types d’incontinence

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire : de transitoire et réversible à chronique et irréversible. L’incontinence chronique se subdivise en cinq sous-types.


- L’incontinence urinaire dite d’effort est la plus fréquente, représentant 50 % des cas chez la femme. Celle-ci survient lorsqu’une pression abdominale, même minime, entraîne la fuite d’une petite quantité d’urine. Chez les personnes présentant ce type d’incontinence, l’activité physique, les quintes de toux ou les éternuements, de même que les éclats de rire peuvent être à la base de fuites incommodantes.


- L’urgence mictionnelle, ou vessie hyperactive, représente 25 % des cas féminins. Dans ce cas, le patient urine trop souvent, ou est incapable d’atteindre les toilettes avant la survenue d’une fuite. Parfois l’urgence mictionnelle et l’incontinence d’effort sont présentes de façon concomitante chez un même sujet, on parle alors d’une incontinence mixte.


- Par ailleurs, l’incontinence par regorgement affecte principalement les hommes. La fuite survient quand la vessie est trop pleine et que la pression dépasse le seuil de résistance, d’où le débordement. Les regorgements se manifestent durant le sommeil, le patient conservant le plein contrôle de sa vessie durant le jour.


- Finalement, l’incontinence dite fonctionnelle survient chez la personne qui présente une incapacité de se rendre rapidement à la salle de bain, par suite d’un problème neurologique, d’une incapacité physique ou d’une déficience mentale.

Mesures non pharmacologiques

Les mesures non pharmacologiques occupent une place importante dans la prévention et le traitement de l’incontinence urinaire, car diverses mesures simples peuvent faire une différence appréciable. Une gestion adéquate de la prise des liquides est une première mesure qui peut permettre de maîtriser les fuites nocturnes. On suggère de boire une quantité suffisante le jour, de diminuer ses apports vers 17 h et d’éviter toute prise liquidienne après 19 h. On devrait éviter l’alcool, qui a une action diurétique bien connue, le café, qui peut irriter la vessie, de même que les agrumes, le chocolat et les édulcorants artificiels, qui sont également considérés comme des irritants.

Une saine alimentation (afin de garder ou de retrouver un poids santé), ainsi qu’un apport quotidien suffisant en fibres alimentaires et en liquide (pour prévenir la constipation) devraient toujours faire partie du traitement de l’incontinence urinaire. Une prise en charge adéquate de tout trouble médical pouvant causer ou aggraver l’incontinence pourra aussi apporter un soulagement des symptômes urinaires.

Plusieurs thérapies comportementales ont également une efficacité prouvée dans la maîtrise des symptômes urinaires. C’est le cas notamment de la rééducation vésico-sphinctérienne. Si son nom semble compliqué, la technique est bien simple et s’accompagne d’un taux de succès de 80 %. Il s’agit d’instaurer un horaire afin de rééduquer la vessie. Ainsi, on n’urinera non pas en fonction des besoins, mais plutôt selon un horaire déterminé. Il s’agit d’augmenter graduellement le laps de temps entre chaque miction. Par exemple, une personne pourra commencer avec un horaire qui prévoit une visite à la salle de bain aux deux heures, et espacer graduellement ses visites de 30 minutes, selon sa tolérance. Elle sera considérée continente lorsqu’elle réussira à atteindre un intervalle de 4 heures entre les mictions. Cette méthode est particulièrement efficace pour les gens présentant une incontinence de type urgence mictionnelle.

Les exercices de Kegel sont un second type de thérapie comportementale, surtout utilisés dans l’incontinence d’effort ou l’urgence mictionnelle. Il s’agit de tonifier les muscles pelviens en les contractant pendant cinq secondes, puis en les relâchant, et cela de façon répétitive. Pour identifier le groupe de muscles à faire travailler, il faut relâcher les abdominaux, les muscles des cuisses et des fesses et tendre les muscles qu’on utilise pour arrêter d’uriner au cours d’une miction. Les exercices de Kegel apportent une bonne amélioration de l’incontinence urinaire dans 50 à 75 % des cas, et cela tant chez les femmes que chez les hommes.

Finalement, une salle de bain adaptée, le port de vêtements faciles à retirer, une aide à la marche sont d’autres mesures qui sont parfois recommandées.

Traitements médicaux

Plusieurs traitements médicamenteux existent et peuvent être instaurés lorsque les mesures non pharmacologiques ne suffisent pas. Le choix du traitement dépend du type précis d’incontinence. On optera généralement pour la thérapie la moins invasive, causant le moins d’inconfort et le moins d’effets indésirables possible. Il existe différentes classes de médicaments qui ont chacune leur mode d’action et leur profil d’effets indésirables possibles particulier. Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre pharmacien.

Enfin, différentes techniques chirurgicales ou produits d’hygiène peuvent aussi être utilisés pour aider les personnes aux prises l’incontinence urinaire.

Il existe plusieurs solutions pour soulager les personnes aux prises avec l’incontinence urinaire. N’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé pour obtenir plus d’information.

Les médicaments et les services pharmaceutiques présentés sur le site familiprix.com sont offerts par les pharmaciens propriétaires des pharmacies affiliées à Familiprix. Les renseignements contenus sur le site familiprix.com sont fournis à titre informatif seulement et ne remplacent d’aucune façon l’avis et les conseils de votre pharmacien ni de tout autre professionnel de la santé. Consultez toujours un professionnel de la santé avant de prendre ou de cesser de prendre un médicament ou de prendre quelque autre décision en cette matière. Familiprix inc. et les pharmaciens propriétaires affiliés à Familiprix n’engagent leur responsabilité d’aucune façon en rendant disponibles ces renseignements sur ce site internet.