Modification en vue pour la technique de réanimation
Un inconnu s’effondre devant vous. Que faire? Comme vous l’avez appris dans votre cours de secourisme, vous prenez son pouls : absent. Sans tarder, vous débutez les compressions thoraciques de la réanimation cardiorespiratoire, communément appelée RCR. Devriez-vous aussi faire le bouche-à-bouche?
Pour le moment, les guides de pratique lors d'une défaillance des poumons et du coeur chez un adulte recommandent un cycle de 30 compressions thoraciques suivi de deux insufflations (bouche-à-bouche), à moins que le secouriste refuse de faire les insufflations. Mais avouons quelque chose : le bouche-à-bouche en rebute plusieurs, en plus de porter le risque de transmettre certaines infections. Les études nous apprennent que moins du tiers des personnes qui s’effondrent en public sont secourues par un passant. Explication : des sondages indiquent que plusieurs secouristes potentiels appréhendent en fait le bouche-à-bouche.
Les recommandations en matière de RCR pourraient cependant changer. En effet, une étude japonaise nous porte à croire que les compressions thoraciques seules pourraient être aussi efficaces, sinon supérieures, aux cycles de compressions et bouche-à-bouche. Les compressions thoraciques sans bouche-à-bouche doublent les chances que la personne survive à un arrêt cardiaque sans atteinte neurologique majeure.
Ces manoeuvres visent à maintenir la circulation sanguine vers les organes vitaux afin qu’ils reçoivent un apport minimal en oxygène en attendant les secours médicaux qui effectueront des manoeuvres visant à redémarrer le coeur. Privé d’oxygène, le cerveau subit des dommages en quelques minutes.
Si quelqu’un perd conscience car son coeur s’est arrêté, son sang devrait contenir suffisamment d’oxygène pour que seules les compressions soient nécessaires en attendant l’arrivée des secours. Par ailleurs, comme le plus important dans ces cas est de faire circuler le sang dans l’organisme, le bouche-à-bouche peut faire perdre du temps. L’important est donc d’assurer les compressions à un rythme d’environ 100 par minute.
S’il est débuté rapidement après l’arrêt cardiaque, le RCR peut sauver la vie de certaines personnes dont le coeur a défailli. Malheureusement, trop peu de Québécois connaissent la technique de RCR et autres premiers soins qui peuvent faire la différence entre la survie ou le décès dans une situation d’urgence.
Pour le moment, mieux vaut s’en tenir aux recommandations de RCR d’organismes comme la Croix-Rouge ou l’Ambulance St-Jean qui s’appliquent tant pour les personnes souffrant d’une crise cardiaque ou d’un problème au niveau des poumons comme un étouffement ou une noyade. Dans une situation d’urgence, si le bouche-à-bouche vous rebute, il est cependant préférable de faire des compressions thoraciques sans bouche-à-bouche que de ne rien faire. Le cerveau est fragile : il utilisera tout oxygène reçu.
Si vous désirez en savoir plus à propos des cours de premiers soins et de manoeuvres de RCR, n’hésitez pas à communiquer avec un bureau de la Croix-Rouge ou de l’Ambulance St-Jean.