En réanimation cardiaque, éviter l’interruption est la clé
Lors d’un arrêt cardiaque, on sait que l’intervention rapide de premiers répondants ainsi que le transport prompt vers l’hôpital augmentent les chances de survie. La continuité de la réanimation serait aussi primordiale puisque les interruptions diminueraient les chances de survie. Selon une étude publiée récemment dans la revue américaine Circulation, une pause d’aussi peu que 20 secondes avant la défibrillation aurait un effet négatif sur les chances de survie.
Dans de nombreux cas d'arrêt cardiaque, le coeur continue de battre, mais le rythme des battements est si anormal que les contractions cardiaques sont inefficaces et le coeur n’est plus en mesure d’assumer sa fonction de pompe sanguine : c'est la fibrillation. Celle-ci peut être corrigée par un appareil appelé défibrillateur cardiaque externe qui analyse le rythme cardiaque de la victime, avant de lui administrer, si nécessaire, un choc électrique. La défibrillation est associée à une augmentation des chances de survie pouvant atteindre 30 % si on l’administre au cours des premières minutes.
Or, une interruption des compressions thoraciques survient par exemple juste avant une défibrillation, alors que l’on prépare le patient à l’application d’un courant pour tenter de « repartir »; son coeur. L’analyse publiée récemment démontre que la durée de cette phase de préparation influence le pronostic de survie du patient. Ainsi, si la pause précédant la défibrillation était de plus de 20 secondes, les chances de survie diminuaient de moitié comparativement à ceux pour qui la pause a duré moins de dix secondes. Toutes les cinq secondes de délai avant la défibrillation diminuaient les chances de survie de 14 à 18 %.
Plus de 40 000 Canadiens décèdent annuellement des suites d’un arrêt cardiaque. L’intervention rapide des proches ou même d’inconnus peut faire la différence dans le pronostic d’un patient, d’où l’importance que tous maîtrisent des techniques de bases de premiers soins et de réanimation.
Si un jour vous devez procéder à la réanimation cardiovasculaire, rappelez-vous de l’importance d’éviter les interruptions des compressions thoraciques jusqu’à l’arrivée des secours.