Condylome verruqueux génital | Condyloma Acuminatum
Un condylome est une verrue que l’on retrouve habituellement au niveau des organes génitaux. Ce sont des manifestations d’une infection transmissible sexuellement, le virus du papillome humain, aussi connu sous le nom de VPH.
Cette ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang) est très prédominante au Canada. En effet, la majorité des personnes ayant une vie sexuelle active contracteront une des formes de VPH au cours de leur vie. Il est tout de même plus probable de la contracter si vous avez de nombreux partenaires sexuels, des relations sexuelles non protégées ou un système immunitaire affaibli (prise d’un traitement immunosuppresseur, VIH-SIDA, etc.).
Symptômes des condylomes
Les condylomes se présentent sous forme de verrues et peuvent avoir plusieurs formes. Ils vont de lésions non visibles à l’œil nu, à petite plaque rouge plate jusqu’à excroissance en forme de chou-fleur. Ils peuvent mesurer de quelques millimètres à 1 cm.
Chez la femme, on les retrouve à l’intérieur ou à l’extérieur du vagin, au niveau du col de l’utérus et autour de l’anus.
Chez l’homme, on les retrouve plutôt sur le bout ou le corps du pénis, le scrotum et autour de l’anus.
Il est également possible, mais plus rare, d’avoir des lésions au niveau de la bouche ou de la gorge après des relations orales avec une personne infectée.
Les condylomes apparaissent généralement entre 3 semaines et quelques mois après l’exposition au virus, mais peuvent également survenir plusieurs années plus tard. Ils peuvent disparaitre d’eux-mêmes, sans traitement, après plusieurs années.
Les condylomes sont généralement indolores, c’est-à-dire qu’ils ne causent aucune douleur à la personne atteinte. En revanche, ils peuvent occasionner des démangeaisons et des saignements. Selon l’endroit de la lésion, les saignements peuvent être plus ou moins prévalents et survenir après les relations sexuelles. Les condylomes peuvent rendre plus difficile d’uriner, d’aller à la selle et d’avoir des relations sexuelles.
Il est également important de comprendre que les condylomes sont un symptôme de seulement certains types de VPH et qu’ils n’apparaissent pas chez tout le monde. En effet, beaucoup de personnes se retrouvent porteuses du VPH sans jamais avoir un seul symptôme. Ces dernières peuvent quand même le transmettre.
Par ailleurs, malgré l’inconfort qu’ils peuvent causer, les condylomes ne sont ni dangereux ni cancéreux.
Cause de transmission du VPH
Le VPH se transmet lors des relations sexuelles lorsqu’il y a un contact entre la peau ou les muqueuses des partenaires. Il peut se transmettre lors de relations orales, vaginales et anales ainsi que par contact entre les organes génitaux même sans pénétration ou lors de partage de jouets sexuels. Il n’est pas nécessaire d’avoir des lésions pour le transmettre.
Par ailleurs, il y a différents types de virus du papillome humain. Certains sont la cause de verrues plantaires, d’autres de condylomes, et même certains peuvent entrainer des lésions précancéreuses, particulièrement au niveau du col de l’utérus chez la femme. Environ une quarantaine sont transmissibles sexuellement.
Plusieurs types de VPH peuvent occasionner des condylomes, mais dans environ 90 % des cas, ce sont les types 6 et 11 qui sont en jeu. Il est à noter que les types de VPH qui peuvent provoquer des condylomes sont généralement à faible risque de cancer. Par conséquent, ils n’engendrent que rarement des cellules pré-cancéreuses et peu de cancers y sont associés.
Dans de rares cas, la transmission peut également se faire lors de l’accouchement.
Diagnostic
Lorsque vous découvrez une lésion au niveau de votre région génitale, il est primordial de consulter votre médecin afin qu’il en trouve la cause. En effet, plusieurs autres ITSS peuvent entrainer des bosses ou des lésions au niveau des organes génitaux. Si votre médecin est incertain de la cause, une biopsie pourrait être faite.
Vous pouvez également obtenir un diagnostic de VPH sans avoir de condylomes. Chez les femmes, un frottis du col de l’utérus, ou pap test, permet de déterminer la présence de VPH ainsi que de cellules précancéreuses ou cancéreuses.
Traitement
Aucun traitement n’est disponible pour enrayer le virus. Les traitements ont pour simple objectif de faire disparaitre les lésions visibles. Il est tout de même possible d’avoir des récidives. Cependant, le virus devient généralement indétectable après quelques années et les condylomes ne surviennent plus. À noter qu’il y a plus de récidives chez les fumeurs, leur système immunitaire semblant avoir plus de difficultés à combattre le virus.
La destruction du condylome réduit le risque de transmission mais celle-ci reste toujours possible.
Les options de traitement sont les suivantes :
- Crème prescrite par le médecin à appliquer sur la verrue par vous-même à la maison
- Cryothérapie : gel de la verrue par l’azote liquide
- Électrocoagulation : brûler la verrue par l’électricité
- Laser : destruction par lumière intense
- Brûler par produit chimique avec de l’acide trichloracétique ou de l'acide dichloracétique.
Le choix de traitement varie en fonction de la taille, du nombre et de la localisation des verrues.
Aucun traitement efficace existe sans prescription. N’utilisez pas les produits pour verrues plantaires, ils vous causeront plus de torts que de bien.
Prévention
La seule prévention complètement efficace est l’abstinence. En revanche, vous pouvez quand même réduire votre risque de contracter le VPH en ayant qu’un seul partenaire sexuel et en vous assurant que celui-ci n’a pas d’autres partenaires. De plus, il faut s’abstenir d’avoir des relations si vous ou un de vos partenaires a des lésions tant qu’elles ne seront pas détruites.
Il est recommandé d’utiliser le condom lorsque vous avez des relations sexuelles peu importe le type de relations. Cependant, malgré l’efficacité éprouvé du condom pour protéger de bien d’autres ITSS, il ne protège pas complètement du VPH. En effet, puisque les lésions peuvent se trouver à des endroits non protégés par le condom, comme le scrotum, le risque reste bien présent.
Par ailleurs, il existe une excellente mesure de prévention pour certains des types de VPH transmis sexuellement : la vaccination. En effet, un des vaccins prévient à la fois certains types de VPH augmentant le risque de cancers ainsi que les types 6 et 11 qui causent des condylomes. Ce dernier est inclus au protocole d’immunisation du Québec (PIQ) et il est gratuit pour les moins de 18 ans ainsi que certains groupes particuliers d’adultes. Il est tout de même accessible pour le reste de la population moyennant un certain coût. Pour de plus amples détails, contactez votre infirmière, médecin ou pharmacien.
Quand consulter pour un condylome?
- Si vous avez un condylome ou autre lésion/bosse au niveau des organes génitaux.
- Si vous êtes une femme sexuellement active entre 21 et 65 ans, il est recommandé de passer des pap test périodiquement.
- Si vous avez eu des relations sexuelles à risque ou non protégées, il est recommandé de passer des tests pour les ITSS.