Un peu d’espoir pour les diabétiques de type 1
Le diabète de type 1 se caractérise par une destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline. Cette destruction est auto-immune, c’est-à-dire qu’elle est médiée par notre propre système immunitaire, qui s’attaque de façon anormale à une cible inoffensive. Il s’ensuit une diminution de la production d’insuline, hormone vitale sans laquelle les tissus du corps ne peuvent pas assimiler le sucre en circulation dans le sang. Celui-ci s’accumule donc dans le sang, ce qui cause à long terme des conséquences graves sur le corps entier, notamment un risque accru d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance rénale, de troubles de la vue pouvant mener à la cécité et de mauvaise cicatrisation des plaies pouvant mener à l’amputation. Le seul traitement qui existe à ce jour pour les diabétiques de type 1 consiste à s’administrer plusieurs injections quotidiennes d’insuline durant toute leur vie.
Une nouvelle percée technologique pourrait permettre d’améliorer le sort à long terme de ces patients. La méthode, mise au point par des chercheurs européens, consiste à tenter de freiner la dégradation des cellules qui produisent l’insuline en neutralisant les lymphocytes CD3, des globules blancs qui sont des constituants normaux du système immunitaire. Dans le cas du diabète de type 1, ils pourraient être en partie responsables de la destruction progressive des cellules du pancréas. En injectant un anticorps dit monoclonal, dirigé contre les lymphocytes CD3, on veut contrecarrer l’effet destructeur de ces derniers sur la fonction du pancréas. Les anticorps sont des substances produites par le système immunitaire qui neutralisent un agent offensant spécifique. Les anticorps monoclonaux sont produits en laboratoire par des cellules mises en culture qui se multiplient et fabriquent une seule sorte d’anticorps. Ce sont des agents très puissants, considérés comme des médicaments, qui sont déjà utilisés pour traiter plusieurs maladies impliquant un déséquilibre du système immunitaire telles l’arthrite rhumatoïde, l’asthme, le psoriasis et la maladie de Crohn (inflammation grave du tube digestif).
Une première étude publiée récemment dans le New England Journal of Medicine avait comme objectif d’évaluer l’efficacité de cet anticorps monoclonal anti-CD3 sur l’évolution du diabète de type 1 chez 80 patients âgés entre 12 et 39 ans. La moitié de ce groupe a reçu une injection contenant le principe actif, les autres ont reçu un placebo. Après seulement six jours de traitement, 75 % des patients traités avec l’anticorps monoclonal avaient des besoins nettement réduits en insuline, effet qui s’est maintenu durant les 18 mois suivant les injections.
Ces résultats encourageants nous laissent présager que l’évolution de la maladie pourrait être nettement ralentie à l’aide d’une immunothérapie. Si l’effet de l’injection perdure dans le temps, les diabétiques de type 1 pourront possiblement vivre avec leur insuline endogène et éviter les injections d’insuline quotidiennes, mais surtout les complications liées à leur maladie. Il s’agit donc d’un traitement prometteur, d’une lueur d’espoir majeure pour tous les diabétiques de type 1.