Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) : à vous de prendre les rênes
La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est un terme général qui regroupe diverses maladies principalement causées par le tabagisme qui ont comme caractéristique commune d’obstruer les tubes et les petits alvéoles des poumons, ce qui rend difficile l’expiration de l’air. Ainsi, l’air demeure prisonnier des poumons et la respiration devient laborieuse. La MPOC est fréquente, on estime que plus de 700 000 Canadiens en souffrent, et impose un lourd fardeau pour le système de santé, la société et les familles. Elle constitue en outre la 4e cause de mortalité au Canada et entraîne 13 % des hospitalisations. La MPOC est cependant traitable et évitable, bien que sous-diagnostiquée.
La MPOC survient rarement à l’improviste. On attribue en effet 80 à 90 % des cas au tabagisme. Plus le nombre de paquets de cigarettes fumées et le nombre d’années de tabagisme augmentent, plus le risque de souffrir de MPOC croît. Les fumeurs de pipes ou de cigares ainsi que les personnes exposées à la fumée secondaire présentent aussi un risque plus important que les non-fumeurs. Les autres cas seraient attribuables à diverses causes notamment l’exposition professionnelle aux poussières de minéraux, aux vapeurs ou aux gaz. Dans de rares occasions, des facteurs génétiques ou des infections respiratoires seraient responsables.
Initialement, la MPOC est souvent silencieuse, car les signes et symptômes peuvent ne se manifester que lorsque les lésions aux poumons sont bien établies. Les symptômes classiques de la MPOC incluent une toux persistante, une production plus marquée de mucus, un essoufflement (surtout durant les activités physiques), une respiration sifflante, une impression de serrement à la poitrine et des infections respiratoires fréquentes.
Les complications de la MPOC incluent des rhumes, des grippes et même des pneumonies plus fréquentes, des problèmes cardiaques ou la dépression. Elles ont de graves conséquences car elles diminuent peu à peu la qualité de vie. À mesure que la maladie progresse, la personne est de plus en plus limitée dans ses loisirs et ses activités quotidiennes. À la longue, même s’habiller devient source d’essoufflement. La MPOC ne peut être guérie. Le traitement diminue toutefois le risque de complications et améliore la capacité à mener une vie active.
La pierre angulaire du traitement de la MPOC est la cessation tabagique, qui constitue la seule action qui permet de prévenir la MPOC et de retarder sa progression. Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer, car il y a des bienfaits à tous les âges. Arrêter de fumer représente parfois un grand défi. C’est pourquoi on recommande de consulter son médecin et son pharmacien afin d’obtenir tous les outils possibles pour franchir cette étape.
Les médicaments permettent de soulager les symptômes d’essoufflement, de mener une vie plus active et, dans une certaine mesure, de prévenir les crises pouvant mener à des hospitalisations. On utilise habituellement des médicaments en inhalation (couramment nommés « des pompes »), qui se divisent en deux catégories : les bronchodilatateurs et les corticostéroïdes inhalés (CSI). Les bronchodilatateurs visent à détendre les muscles entourant les voies respiratoires afin de permettre un passage plus libre de l’air et ainsi soulager l’essoufflement. Les CSI sont pour leur part recommandés chez les personnes dont les symptômes sont aussi causés par un processus inflammatoire. Pour tous ces médicaments, une bonne technique d’inhalation fait toute la différence entre une proportion importante de médicament qui se rend aux poumons… ou pas. Même pour les personnes utilisant ces produits depuis longtemps, il est important de réviser régulièrement avec son pharmacien sa technique d’inhalation.
Avec certains dispositifs appelés « aérosol-doseur », il est grandement préférable d’utiliser une chambre d’espacement (tube de plastique) afin d’optimiser la quantité de médicament qui se rend jusqu’aux poumons. Parlez-en avec votre médecin ou votre pharmacien.
Plusieurs actions contribuent à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de MPOC. Une alimentation saine, des visites régulières chez le médecin, des techniques de relaxation ou l’apprentissage de techniques visant l’amélioration de l’efficacité de la respiration peuvent aider à diminuer la sensation d’essoufflement. L’exercice physique régulier et adapté à son état de santé permet aussi d’éviter la dégradation de ses capacités physiques ou même de les renforcer.
Pour les personnes atteintes de MPOC, la vaccination annuelle contre la grippe permet de réduire le risque d’hospitalisation et de complications attribuables à la maladie. Au Québec, ce vaccin est gratuit. Profitez-en!
Même en suivant adéquatement son plan de traitement, il est possible que des crises (appelées exacerbation) surviennent. En cas d’exacerbation, il est important de consulter son médecin rapidement.
Vivre avec la MPOC peut être difficile. N’hésitez pas à utiliser les ressources qui sont à votre disposition! L’Association pulmonaire canadienne offre notamment divers outils pour soutenir et guider les patients. Vous pouvez les contacter ou visiter leur site Internet (www.poumon.ca) pour obtenir des renseignements supplémentaires. N’hésitez pas à questionner vos professionnels de la santé.