Les emplois bruyants augmenteraient le risque de souffrir d’un infarctus
Des chercheurs canadiens ont découvert que les travailleurs qui sont constamment exposés à de forts bruits auraient 50 % plus de risques de souffrir d’un infarctus (crise cardiaque).
Ils ont suivi pendant 45 ans plus de 27 000 travailleurs d’une scierie de la Colombie-Britannique pour comparer leur taux d’infarctus par rapport à la population générale dans la même province. Ils ont obtenu ce résultat surprenant. Les travailleurs qui avaient le risque le plus élevé étaient aussi ceux qui étaient exposés aux plus forts bruits sans porter de protecteur d’oreilles.
Une étude similaire avait déjà permis de démontrer que les hommes qui habitent pendant au moins dix ans près d’une rue où le trafic est très bruyant avaient 80 % plus de risques de souffrir d’un infarctus.
Il semblerait donc que l’exposition chronique à de forts bruits ait des effets néfastes pour le corps. Les chercheurs canadiens expliquent cette observation d’une façon simple. Notre corps interpréterait le bruit comme une situation stressante. Les humains, tout comme les animaux, seraient « programmés » pour réagir à un fort bruit comme s’il s’agissait d’un avertissement que quelque chose pourrait se produire. Ainsi, lorsqu’on entend un tel bruit, notre corps réagit en se mettant en mode alerte : il augmente la pression artérielle et les battements cardiaques ou provoque des changements hormonaux. Ces réactions sont parfaitement normales et nous permettent d’être plus vigilants pour réagir à la menace. Or, si le fort bruit est constant, ces changements deviennent permanents; la pression artérielle demeure ainsi constamment élevée, ce qui constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires, dont l’infarctus.
Les chercheurs recommandent donc de protéger les travailleurs à risque, soit en favorisant la mise en place de mesures visant à réduire l’émission de bruits par la machinerie, en alternant les quarts de travail bruyants avec ceux qui le sont moins, et en offrant des bouchons ou des coquilles pour protéger l’audition des employés. Bien que ces mesures soient bonnes pour diminuer le risque de développer des problèmes auditifs, il n’est pas clair pour l’instant qu’elles permettraient de diminuer le risque d’infarctus.
Plusieurs travailleurs seraient exposés chaque jour à des niveaux de bruits dommageables pour l’audition, particulièrement dans les domaines manufacturier, militaire et du transport. Il y a encore certainement place à l’amélioration pour protéger ces gens des effets nocifs du bruit.