Réapprendre à respirer
La réhabilitation respiratoire peut grandement aider les personnes atteintes de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) à reprendre une vie plus active.
Vous ne pensez certainement pas qu’un jour on pourrait vous apprendre à respirer. C’est pourtant exactement ce qu’on enseigne aux patients en réhabilitation pulmonaire afin qu’ils puissent mener une vie active en dépit d’une maladie respiratoire chronique.
Plus de 750 000 Canadiens souffrent de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), un terme qui désigne un groupe de maladies pulmonaires, dont la bronchite chronique et l'emphysème, ou la coexistence des deux. L’asthme peut également être présent chez certaines personnes. La MPOC se développe lentement et silencieusement, et ses symptômes n'apparaissent que vers la quarantaine ou la cinquantaine. Des centaines de milliers d’autres Canadiens sont atteints de cette maladie, mais n’ont pas été diagnostiqués. La MPOC est principalement causée par le tabagisme.
Cette maladie respiratoire entraîne une obstruction du passage de l'air dans les poumons. Puisque le passage de l’air est entravé, les personnes ressentent un essoufflement et souvent une toux, une respiration sifflante et des accès de bronchite. Plus la maladie évolue, plus l’état des poumons se détériore, ce qui rend la respiration de plus en plus laborieuse.
Il n’existe pas actuellement de traitement pour guérir la MPOC. Les traitements actuels ne peuvent qu’atténuer les symptômes. Seul le fait d’arrêter de fumer permet de ralentir l’évolution de la maladie. La réhabilitation pulmonaire n’a pas d’effet sur les poumons mêmes ; elle permet toutefois d’améliorer notablement la qualité de vie des malades. La réhabilitation aide les gens à moins s’essouffler et à gérer l’essoufflement, permettant ainsi de se sentir en meilleure condition physique et émotionnelle. Les malades risquent donc de passer beaucoup moins de temps à l’hôpital ou dans le cabinet du médecin. À la place, plusieurs participants peuvent cuisiner eux-mêmes, faire quelques tâches ménagères et récupérer une vie sociale en sortant du domicile.
La réhabilitation consiste habituellement en des classes de groupe de six à douze semaines sous la supervision d’un thérapeute respiratoire. Les professionnels impliqués peuvent provenir de différents champs de pratique : vous pourrez y trouver par exemple un médecin, un psychologue, un nutritionniste ou un thérapeute physique.
Les cours débutent souvent par un module créé pour enseigner des techniques qui permettront aux patients de mieux respirer en dépit des dommages que présentent leurs voies respiratoires. On leur apprend également comment intégrer ces techniques dans leurs activités quotidiennes comme ouvrir une porte ou soulever un objet.
Ayant évité durant des années les activités qui les essoufflaient, ces malades se retrouvent en très mauvaise condition physique, ce qui rend de ce fait tout effort encore plus difficile. L’exercice est en conséquence un élément clé de la réhabilitation parce qu’il renforce les muscles et aide ces derniers à utiliser l’oxygène plus efficacement.
Le dernier volet de la réhabilitation touche à l’éducation et au support psychologique. On aide les patients à se prendre en charge dans le but de diminuer les risques de complications et de mieux vivre avec leur maladie.
À Montréal, l’Institut thoracique de Montréal, l’Hôpital du Mont Sinaï et l’Hôpital juif de réadaptation de Laval offrent des thérapies de réhabilitation.. Dans la région de Québec, les hôpitaux Laval, de l’Enfant-Jésus, St-François d’Assise, et l’Hôtel-Dieu de Lévis peuvent aussi offrir cette aide. L’Hôpital Notre-Dame de Fatima à La Pocatière et le Centre hospitalier de Rivière-du-Loup offrent ce même service pour la région du Bas Saint-Laurent. Pour la plupart des centres de réhabilitation, il n’est pas nécessaire d’y être référé par un professionnel de la santé. Si vous limitez vos activités quotidiennes parce que vous souffrez de MPOC, ou si un de vos proches est dans cette situation, appelez dans un de ces centres pour connaître les services qu’ils offrent. Réapprendre à respirer peut changer la vie d’une personne atteinte de MPOC.