Le haut risque de mortalité associé à l’anorexie est confirmé
Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer le traitement de l’anorexie. La guérison complète de cette maladie est lente, si elle survient, et les femmes qui en sont atteintes ont un risque de mortalité multiplié par près de neuf fois.
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire qui touche 1 à 2 % des femmes. Les jeunes filles de 12 à 20 ans sont les plus touchées par cette maladie, qui se traduit par une obsession de la perte de poids entraînant des restrictions alimentaires draconiennes s’accompagnant souvent de vomissements provoqués, d'utilisation de laxatifs et d'exercice physique pratiqué de façon excessive.
Cette famine imposée a évidemment des conséquences très néfastes sur l’organisme. À moyen terme, de l’insomnie, une perte des cheveux, de la fatigue permanente, une sensation de froid, des pertes de mémoire ou une disparition des règles sont observées. À plus long terme, de l’ostéoporose, une fonte de la masse musculaire et des atteintes aux organes vitaux surviennent, pouvant même entraîner la mort.
Des chercheurs allemands ont suivi durant 12 ans un groupe de 103 femmes qui ont été hospitalisées à un âge moyen de 25 ans. Les chercheurs soulignent que les femmes qui sont traitées durant l’adolescence s’en sortent habituellement mieux que celles qui sont traitées à l’âge adulte, comme c’est le cas pour les patientes suivies au cours de l’étude.
Dans l’ensemble, les participantes ont vu leur état empirer dans les deux ans suivant l’instauration du traitement, puis elles ont lentement pris du mieux au cours des dix années subséquentes. Malheureusement, 12 ans après leur hospitalisation, près de 30 % des femmes souffraient encore d’anorexie. À peine plus de la moitié ne souffraient pas d’un trouble alimentaire majeur. L’évolution de leur état de santé était considéré comme bon pour 27,5 % des patientes, moyen pour 25,3 % d’entre elles et faible pour 39,6 % d’entre elles. Celles qui s’en sont moins bien tirées avaient plus de risques de présenter également des troubles sexuels et de l’impulsivité. Elles ont par ailleurs souvent souffert de la maladie longtemps avant d’être traitées pour la première fois.
Sept patientes sont décédées au cours des 12 années, toutes de causes liées à leur maladie. Pour ce groupe, le taux de mortalité était donc de 8,8 %, soit près de neuf fois le pourcentage attendu dans un groupe de femmes en santé du même âge.
Les personnes atteintes d’anorexie ont souvent du mal à s’en sortir car leurs comportements néfastes se renforcent de jour en jour depuis le début. Il est donc essentiel de traiter rapidement l’anorexie afin de réduire les séquelles à long terme de cette maladie. Une aide extérieure est nécessaire pour en venir à bout. La grande difficulté réside souvent dans le refus de traitement de la personne atteinte, celle-ci ne se considérant souvent pas malade.
Si vous pensez souffrir d’anorexie ou que l’un de vos proches est atteint de cette maladie, allez chercher de l’aide. Plusieurs ressources sont disponibles pour vous, dont votre médecin ou Aneb Québec, l’Association québécoise d’aide aux personnes souffrant d’anorexie nerveuse et de boulimie, qui soutient directement ou indirectement les personnes atteintes de troubles alimentaires.