Gare au sel!
Le sel de table, ou chlorure de sodium, est un élément essentiel à la vie. Une absorption trop importante peut toutefois être nuisible à la santé, principalement par son effet de rétention « hydrosodée ». Un volume supplémentaire d’eau et de sel est alors fait prisonnier du système sanguin, ce qui augmente la tension artérielle à l’intérieur des vaisseaux. Le sodium aurait aussi un certain effet direct de durcissement au niveau des parois des artères.
Selon une étude britannique, 75 % de l’apport en sel serait attribuable à la consommation d’aliments et de mets préparés. La salière ne contribuerait que pour 25 % de notre apport quotidien en sel. Les hommes consomment en moyenne 11 grammes de sel par jour et les femmes, 8 grammes. Deux cuillerées à thé sont l’équivalent de ces 11 grammes quotidiens de sel, ce qui représente 4 kilos de ce minéral au cours d’une année. Or, la norme nord-américaine recommande une ingestion maximale de 6 grammes de sodium par jour, alors que le besoin minimal corporel est d’environ 2 grammes par jour.
On sait qu’ingérer trop de sel est un facteur de risque important d’hypertension artérielle, une maladie qui affecte près de 57 % des plus de 65 ans. La moitié de ces malades ignorent qu’ils en sont atteints. Ses conséquences incluent diverses maladies cardiovasculaires, dont l’infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, des études ont montré qu’une réduction de l’apport sodé peut diminuer la tension artérielle en moins de quatre semaines.
Pour réduire sa consommation en sel, mieux vaut bien lire les étiquettes des aliments et préférer ceux dont la composition est faible en sel. Les plats cuisinés, les charcuteries, les légumes et jus en conserve, de même que les fromages sont autant d’aliments qu’il faut surveiller de près. À table, mieux vaut goûter avant de saler, histoire de ne pas rajouter inutilement du sel. Il ne faut pas oublier qu’une pincée de sel équivaut à un gramme. Trois pincées de sel saupoudrées sur une assiette, ajoutées à la teneur naturelle des aliments en sodium, et voilà nos besoins quotidiens comblés! Tout le reste sera superflu! Enfin, il est plus sage de saupoudrer le sel au creux de sa main plutôt que directement au-dessus de l’assiette afin de mieux jauger la quantité ajoutée.
Pour diminuer la quantité de sel dans son alimentation, il est plus facile de procéder progressivement. Dans les plats cuisinés à la maison, réduisez progressivement la quantité de sel ajouté en compensant notamment par des oignons ou de l’ail des herbes (basilic, thym, laurier, etc.) ou des épices (poivre, curry, paprika, etc.). En été, favorisez toujours les légumes frais qui demandent peu d’assaisonnement et en hiver, préférez les légumes surgelés nature à ceux en conserve. Pour les aliments qui cuisent à l’eau, salez l’eau afin que leurs composés aromatiques hydrosolubles ne se dispersent pas dans le liquide de cuisson. Encore mieux, cuisez les légumes à la vapeur pour conserver le maximum d’éléments nutritifs! Les saveurs conservées, la salière sera moins attirante. En appliquant ces petits trucs, votre palais pourra se réjouir du bon goût des repas et votre organisme, d’une alimentation réduite en sel.